Vers un dispositif de psychothérapie holistique : Acupression chinoise & enseignements de Laozi

Psychothérapie Somatique Intégrative et Psycho-Acupression

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Vers un dispositif de psychothérapie holistique : Acupression chinoise & enseignements de Laozi

par

Acupression (MTC) en ligne
Promotion 2021

Présentation

Cet article de fin d’études nous offre un aperçu de l’intégration de l’acupression chinoise à une pratique clinique de la psychothérapie.
Comment intégrer les enseignements de Lao Zi, la compréhension du corps et la psychothérapie holistique ?
Ainsi émerge la Psychothérapie Somatique Intégrative…

Introduction

« De là vient que Sheng Ren pour gouverner, vide le cœur des hommes, remplit leur ventre, affaiblit leur ambition et fortifie leurs os. En permanence il fait en sorte que le peuple n’ait pas de savoir et de désir. Il fait en sorte que ceux qui savent n’osent pas agir. Il agit par le non-agir, alors il n’y a rien qui ne puisse être gouverné. »      

Laozi, Dao De Jing (Strom, 2004, 3)

Enseignant chercheur en psychologie clinique à l’université de Picardie Jules à Amiens, mes travaux portent pour l’essentiel sur les dispositifs thérapeutiques. Au cours de ces vingt années écoulées, je constate un perpétuel retour historique au sein de mes réflexions, comme un retour à l’essentiel, un retour aux bases, peut-être même un retour à l’évidence.

Le premier flashback a été de revenir à la source des psychothérapies, tout du moins sur un plan historique, à la mère de la psychanalyse, l’hypnose. Explorer la question de l’hypnose interroge la question de la conscience, des états modifiés de celle-ci, mais aussi la nature même des relations humaines au travers de ce que l’on nomme la « relation hypnotique ». Le second retour en arrière m’a propulsé à l’origine de tout dispositif de soin, à l’origine également des religions selon les anthropologues, le chamanisme. L’initiation chamanique au tambour s’est étalée sur près de cinq années et a déstabilisé ma conception de la réalité. Le monde est bien plus vaste qu’il n’y parait. Le monde subtil (la réalité non ordinaire) peut être exploré ; ses « habitants » (les esprits alliés) peuvent être rencontrés et même sollicités pour nous apporter des enseignements ou de l’aide… Le dernier retour aux sources traditionnelles m’a conduit enfin vers le taoïsme et le Qi Gong, art interne que je pratique depuis plus de dix ans assidument. Moment particulièrement riche sur un plan significatif fut ma participation il y a quelques années à une initiation au Fu Zhou avec Maître Liujun Jian, cérémonie chamanique taoïste, qui me permit de relier mon initiation chamanique avec le Qigong.

L’exploration de ces pratiques traditionnelles m’a surtout amené à considérer que tout avait déjà été dit et écrit. Les ouvrages publiés aujourd’hui ne font que bien trop souvent reprendre, avec parfois malheureusement des oublis ou complexifications, ce que nos ancêtres connaissaient déjà. Aussi, un retour aux textes traditionnelles m’apparait comme une évidence pour interroger la question du chemin spirituel mais aussi explorer celui des dispositifs thérapeutiques. C’est dans cette optique que je débute chaque année un de mes enseignements auprès des cinquièmes années de psychologie lorsque je traite une thématique qui m’est chère : l’importance du travail corporel en psychothérapie. Tout mon propos que je développe ensuite sur trois journées de cours se résume au travers de cette belle citation de Laozi écrite au début de l’introduction de cet écrit. Je reviendrai sur cette citation plus largement par la suite.

L’objet de ce mémoire concentre en quelque sorte l’essence de mes connaissances dans les dispositifs psychothérapeutiques, l’intérêt d’y ajouter l’acupression chinoise en particulier pour aider le corps à se réguler, tout en invitant régulièrement Laozi pour alimenter mon propos. Le Dao de Jing apparait comme une source inépuisable de pensées, réflexions qui peuvent nous guider vers le « chemin du milieu » et nous montrer la voie à suivre pour se réaliser et se soigner.

Vers une approche holistique de la psychothérapie

« Là où Je était, Ça doit advenir. »

(François Roustang, psychanalyste, philosophe).

  1. Considérations générales

J’aspire à rester un éternel apprenti…

C’est dans cette logique que je ne cesse d’apprendre et de me former. Dans le cadre de mon activité de psychologue, plusieurs formations ont alimenté ma pratique afin de m’adapter au mieux aux problématiques de mes patients : hypnothérapie, EMDR, thérapie brainspotting, psychothérapie somatique intégrative, approches psycho-corporelles, Reconnective healing, etc. Ces formations m’ont amené à considérer divers points :

  1. Lorsqu’une personne est confrontée à une situation particulièrement douloureuse et se trouve dans l’incapacité de faire face, ses mécanismes instinctifs de régulation peuvent être entravés, le bloquant dans un état de figement et/ou de dysrégulation dont il ne parvient pas à se sortir.
  1. L’expérience traumatique est un bouleversement somatique avant d’être un fait psychique.
  1. Les souvenirs traumatiques, quelques soient leur intensité et leur fréquence, altèrent le fonctionnement identitaire du sujet et sont à la base de la construction de la personnalité et de nombreux troubles psychiques, émotionnels, psychosomatiques et possiblement somatiques.
  1. Chacun cherche continuellement à éviter de se reconnecter à ces souvenirs, qui sont plus ou moins conscients, et à ressentir la souffrance liée à ces derniers. Ces mécanismes de résistances sont psychiques, émotionnels et somatiques.
  1. La lutte perpétuelle contre la part de soi traumatisée bloque toute possibilité d’assimilation et entretient la souffrance. Généralement, toutes les stratégies mises en place pour ne plus souffrir entretiennent le figement, la dysrégulation et la traumatisation.
  1. L’information dysfonctionnelle est encodée sur différents niveaux : psychique, émotionnel, somatique. Il est possible d’envisager également, au regard des pratiques traditionnelles, que cet encodage puisse être énergétique (exemple : médecine traditionnelle chinoise) et spirituelle (exemple : chamanisme).
  1. Dans des conditions particulières, les capacités naturelles (instinctives) d’assimilation et de régulation peuvent être sollicitées et favoriser un retour vers une homéostasie (ou allostasie) et une cohérence psychologique et somatique.
  1. Le lâcher-prise, que l’on pourrait envisager comme une pratique de pleine conscience focalisée, apparaît comme un levier propice à cet équilibre dans la mesure où il est facilité dans un espace sécurisé et où le patient est invité à focaliser son attention sur l’information dysfonctionnelle (souvenir, souffrance, émotions et sensations).
  1. Le corps, au travers de l’émotion et de la sensation, apparaît comme un médium fiable. S’en remettre à lui, de façon minutieuse, dans une attitude de pleine conscience focalisée, l’aider à réguler via des stratégies pensées et adaptées, et se donner du temps, constituent les bases d’une travail psychothérapique somatique efficace.
  1. La verbalisation facilite le processus thérapeutique (engagement social) mais ne constitue pas en soi une condition essentielle à la prise en charge.
  1. Le lâcher-prise est un processus possiblement universel à même d’être observé au sein d’autres dispositifs thérapeutiques occidentaux et traditionnels.
  1. Vers une théorisation et une « pratique pensée » du lâcher-prise

 

La notion de lâcher-prise est devenue courante dans les articles et livres destinés au grand public au point où les chercheurs tendent à ne pas s’intéresser à cette dynamique qui apparait comme reliée au courant « new age » ou à de la pseudo-psychologie. D’ailleurs, il nous a été difficile de publier autour de cette notion avant 2015 (Masson, Bernoussi & Regourd-Laiseau, 2016) puisque les reviewers ont toujours manifesté un certain mépris envers ce concept « fourre-tout » qu’ils considèrent comme sans intérêt ou trop relié à l’hypnose.

En effet, nous retrouvons fréquemment dans la littérature le lâcher-prise comme une notion clé reliée à la pratique de l’hypnose. D’ailleurs, Godin (1992, p. 155) tente de la définir au sein de son livre qui traite du vocabulaire propre à l’hypnose : « L’hypnose consiste à oublier provisoirement la réalité extérieure. Dans la mesure où nous sommes habitués à être vigilants, il s’agit bien d’un lâcher-prise… Le lâcher-prise est un processus personnel vis-à-vis de nos propres mécanismes. Toutefois, dans une certaine mesure, le lâcher-prise se fait au profit de l’opérateur dans une certaine relation de confiance, puisque les mots prononcés par ce dernier deviennent les seuls stimuli externes ».

J’ai proposé de définir (Masson, 2002a) le  lâcher-prise comme un fonctionnement psychique dissociatif où le sujet devient capable de s’abandonner, grâce à une diminution de son activité consciente, à une expérience (corporelle,  émotionnelle et imaginative). Cet abandon fait place ensuite à une réorganisation spontanée du fonctionnement psychique qui devient susceptible de s’organiser sous une forme difficile dans l’état habituel de vigilance (aspect psychothérapique).

Le lâcher-prise semble permettre une réorganisation spontanée (« perlaboration spontanée ») comme le suggérait Chertok (1979) à propos de l’hypnose. Brosseau (2012) envisage de son côté l’activation d’une « conscience efficiente » en transe hypnotique propice à un réaménagement chez le sujet. Shapiro (2001) pose l’hypothèse d’un « système de traitement adaptatif de l’information » activé grâce aux stimulations bilatérales alternées. Grand suggère une « activation neurologique » rattachée à un positionnement oculaire. Levine (2014) et Selvam (2015), de leur côté, considèrent un retour aux processus instinctifs comme gage d’une résolution thérapeutique. Quelque soit le nom donné ou les orientations des auteurs, nous constatons un point commun à ce processus, à savoir « laisser les choses se faire d’elle-même ». Roustang (2006) propose d’en faire le moins possible avec les patients afin justement de leur donner la possibilité de s’ouvrir à tout ce qui peut être possible et favoriser un changement. « Attendre, ne rien faire, laisser venir » constitue la consigne de base de ce qui rendrait la psychothérapie efficace selon cet auteur.

Mais si il suffisait de ne rien faire pour que quelque chose ne se fasse, quel serait le rôle du thérapeute ? Je pense que le thérapeute rend justement possible les conditions de ce « ne rien faire ». Plus précisément, son rôle serait de mettre le consultant dans les conditions propices afin que la réorganisation thérapeutique en vue d’une cohérence recherchée et à venir soit possible.

 

  1. Diverses formes de lâcher-prise avec divers effets possibles

Le lâcher-prise peut se pratiquer sur deux niveaux avec différents effets escomptés : (1) « Fonctionner en roue libre » ou (2) lâcher-prise et se reconnecter à une activation.

  1. 1. « Fonctionner en roue libre »

« Fonctionner en roue libre » consiste à envisager l’aspect thérapeutique propre du lâcher-prise (LP). Lâcher-prise serait en soi thérapeutique. Chertok (1990), en son temps, envisageait déjà cette idée en distinguant deux formes d’hypnothérapie : la thérapie sous hypnose, où diverses approches thérapeutiques étaient utilisées en hypnose (analytiques, cognitivo-comportementales, etc.), et la thérapie par hypnose (« hypnose sèche ») qui considérait la transe hypnotique comme thérapeutique en soi. Le lâcher-prise pourrait donc dans cette optique être recherchée. Pour cela, nous pouvons envisager diverses procédures :

  • Être en hypnose, soit seul (auto-hypnose), soit avec un thérapeute (hétérohypnose). Dans la première possibilité, l’autre est plus ou moins fantasmé alors qu’en hypnothérapie, l’autre est présent. La relation thérapeutique joue un rôle structurant et contenant propice à une réorganisation du rapport à l’autre où le patient se laisse transformer par une relation particulièrement fusionnelle (Masson, Bernoussi & Chambon, 2012).
  • « Ne rien faire » : Brosseau (2005) invite les patients à se rendre le plus passif possible, à renoncer à tout contrôle de ce qui se joue en soi afin de donner libre cours à tout ce qui est possible. Partant du constat clinique que le patient entretient ses symptômes en cherchant justement à les contrôler ou à les faire taire, inciter à ne rien faire constitue une approche paradoxale où le lâcher-prise apparaît en filigrane. Voici retranscrit un exemple de début de script proposé au sujet (ibid., p. 123) : « À partir de maintenant, je vous demande de ne rien faire… Ne rien faire, cela signifie que vous n’avez même pas à m’écouter… Une partie de vous va demeurer à l’écoute de ce que j’ai à vous dire et cela est amplement suffisant… Vous avez le loisir d’aller vous promener intérieurement où vous le désirez… Sentez vous libre de toute contrainte… Vous ne faites rien. Vous n’avez aucun effort à faire pour vous détendre… Vous ne dépensez aucune énergie à tenter de vous relaxer. Vous ne faites rien… Les économies d’énergie à ne pas vous détendre, à ne pas vous relaxer, s’accumulent en vous et vous pourrez les utiliser à votre guise… Si vous ressentez actuellement un quelconque malaise, une irritation, une tension dans une partie de votre corps, un mal de tête, une nausée ou quoi que ce soit… Vous ne faites rien d’autre que de les identifier… de reconnaître leur présence… Mais vous ne faîtes rien pour les diminuer, les éliminer… Encore une fois, vous ne faites rien… Vous ne faites aucun effort pour vous détendre… Vous ne dépensez aucune énergie à tenter de vous relaxer. Vous ne faites rien… »
  • La méditation (Masson, 2002b) : Je retrouve dans la pratique méditative plus que millénaire ce même lâcher-prise. Satyananda (1988), à titre d’exemple, décrit ce processus dans la pratique du yoga nidra : « L’essentiel dans le yoga nidra (et dans le yoga en général) est d’accroître la prise de conscience et la perception de l’être profond. Toutes les intuitions, toutes les images qui surgissent, doivent être regardées avec détachement ; il ne doit pas y avoir d’analyse… En affinant sa lucidité, on passe en revue les composantes du mental en tant que témoin détaché ; on opère de nouvelles découvertes, mais sans s’impliquer, car implication signifie régression ».
  • La danse et la transe : Depuis tous temps et dans toutes cultures, la danse joue un rôle important que ce soit à titre festif, religieux ou spirituel. La transe est souvent présente ou recherchée dans la danse pour le plaisir ou à des fins spécifiques. À titre d’exemple, la recherche de la transe est très fréquente chez les jeunes en discothèque qui usent parfois de substances psycho-actives pour la favoriser. Dans certaines pratiques rituelles, la danse facilite le contact avec les « mondes invisibles » et prend une place essentielle au sein de pratiques sacrées (Masson, Bernoussi & Chambon, 2012). Comme je le montrerai au sein de ma troisième partie, l’intention et le cadre rituel jouent ici un rôle déterminant.
  • L’usage de plantes ou de substances psychoactives : De nombreuses études recensées par Chambon (2007) montrent l’intérêt thérapeutique des substances hallucinogènes (Kétamine, LSD, MDMA, psilocybine, ayahuasca, iboga, etc.) en psychothérapie (psychothérapie assistée par les substances psychédéliques, PAP) et dans la prise en charge des toxicomanes. Toutefois, les recherches à ce sujet sont rares en raison de la loi de 1970 qui empêche toute étude relative aux substances dites illicites. Précisons que les recherches effectuées, aux États-Unis en particulier, montrent que certaines de ces substances n’induisent aucune dépendance et ne sont pas neurotoxiques dans la mesure où les prises respectent certaines règles. La prise de psychédélique favorise un lâcher-prise puissant, susceptible de favoriser l’accès à des matériaux inconscients inaccessibles autrement (thérapie psycholytique). Je pense que ce type de protocole pourrait être intéressant, pris dans un cadre médical strict et sécurisé, auprès de sujets très résistants aux approches classiques.

Ces exemples d’approche favorisent plus ou moins un lâcher-prise (LP). Toutefois, « fonctionner en roue libre », bien qu’intéressant, n’est pas à même de favoriser le plus souvent une assimilation de souvenirs traumatiques. En effet, le consultant a généralement tendance, en raison des mécanismes adaptatifs de résistance (MAR) à éviter les réseaux de souvenirs dysfonctionnels. Travailler en LP sans prendre en compte à la fois les mémoires traumatiques et les MAR ne permet pas souvent un travail approfondi.

  1. 2. Lâcher-prise tout en se reconnectant à une activation

Il s’agit ici d’utiliser le potentiel mobilisateur et thérapeutique du lâcher-prise en vue de traiter une problématique précise chez le patient. Pour cela, après avoir déterminé ce qui doit être travaillé en consultation (émotion douloureuse, angoisse, situation problématique, spasticité musculaire psychogène, souvenir traumatique ou désagréable, etc.), il est proposé d’une manière générale de focaliser l’attention sur l’activation somatique liée et de favoriser un lâcher-prise. Il existe pour cela de nombreuses manières de procéder et je développerai dans la dernière partie de ce mémoire l’usage de l’acupression. Il existe bien entendu d’autres approches psychothérapiques susceptibles d’user de ces mêmes processus. Selon les psychothérapies, la manière de solliciter le LP diverge, la prise en compte des MAR est plus ou moins systématisée et du coup l’assimilation des réseaux dysfonctionnels plus ou moins complets. Selon également là où le consultant se situe dans son parcours de vie, sa capacité à travailler et à élaborer certaines problématiques varie.

  1. Le pilier et le levier

Le pilier représente la souffrance du patient. La souffrance se doit d’être suffisamment importante pour motiver un changement et ce qu’il implique, à savoir parfois des choix décisifs et douloureux, des renoncements ou simplement affronter ce qui fait mal en soi. La souffrance est un pilier du dispositif thérapeutique en ce sens qu’il motive la rencontre avec le thérapeute mais surtout qu’il doit être ce sur quoi nous appuyer en consultation. Autant « fonctionner en roue libre » ne permet pas toujours un travail en profondeur, autant partir de la souffrance psychique oriente les processus thérapeutiques vers la résolution de celle-ci. Aussi, en consultation, il est important dans le cadre d’une prise en charge de souvenirs plus ou moins douloureux de consacrer un temps suffisant pour aborder la problématique en profondeur, en déterminer les spécificités, et favoriser une activation suffisante.

Il s’agit de déterminer ce sur quoi on travaille, quelles sont les attentes de la séance, repérer la problématique actuelle et les souvenirs dysfonctionnels du passé en possible lien avec la problématique. Ensuite, l’« émotion de base » est à déterminer, c’est-à-dire l’émotion fondamentale rattachée au souvenir cible à traiter. Généralement, diverses émotions émergent suite à l’évocation des souvenirs douloureux. Certaines d’entre elles peuvent être envisagées comme des MAR, des moyens pour lutter contre l’émotion de base et éviter de la ressentir :

  • Exemple 1 : Dans le cadre d’une problématique de deuil, la colère est très souvent présente mais elle est un moyen de lutter contre la profonde tristesse liée à la perte. Aussi, travailler en psychothérapie à partir de la colère ne permettra pas le plus souvent de traiter la tristesse dans toute sa complexité.
  • Exemple 2 : La prise en charge d’une personne ayant subi une agression physique peut manifester de la colère, de la tristesse, de la culpabilité, voire de la honte alors que fondamentalement, l’émotion de base est la peur (émotion primaire) et l’impuissance (émotion sensori-motrice). La colère témoigne d’un début de faire face qui n’a pu aboutir. La tristesse signe la souffrance morale de ne pas avoir pu faire-face et l’atteinte narcissique. La culpabilité et la honte sont une réaction au sentiment d’impuissance. Partir des émotions autres que la peur et le sentiment d’impuissance risque de ne pas permettre un traitement approfondi du réseau dysfonctionnel qui est fondamentalement rattaché à la peur et à l’impuissance.

Le ressenti émotionnel est à relier aux zones du corps activées. L’émotion est toujours un mouvement du corps, une réaction de celui-ci mais aussi un ensemble de résistances (MAR) à celui-ci. Par exemple, la peur se vit souvent « dans les tripes » ; le corps tend à se contracter, à se replier sur lui-même, à réduire sa respiration pour contrer la terreur ressentie (MAR). Ces activations constituent le pilier, ce sur quoi le consultant focalisera son attention afin de favoriser une connexion au réseau de souvenirs traumatiques. Une réelle rencontre avec soi-même n’est possible que via les émotions et le corps qui nous relient à ce que nous sommes fondamentalement, des animaux socialisés doués d’une mécanique physiologique sophistiquée qui nous permet autant que possible de faire-face aux contingences de l’environnement.

Il semble fondamental de déterminer au mieux l’émotion de base qui doit servir de fil directeur lors de la séance de lâcher-prise thérapeutique, repérer les mécanismes adaptatifs de résistance en jeu pour ne pas entretenir une isolation et un évitement et travailler dessus (par la pédagogie, les échanges verbaux, le toucher, le mouvement, etc.). De plus, au cours de la consultation, lorsque le patient ressent un bien-être semblant évoquer une assimilation du dit souvenir, ramener le sujet à focaliser son attention sur celui-ci et l’émotion de départ permet de réactiver de nouveaux réseaux à traiter. Repérer avec le consultant les moindres activations dans le corps, même les plus subtiles, est nécessaire afin d’aller toujours plus loin dans le traitement de ce qui demande à être intégré. Enfin, lorsqu’aucune activation n’est perçue, « presser le citron » (Grand, 2013), c’est-à-dire inciter à volontairement faire tout son possible pour ressentir l’émotion de base, permet de toucher de nouvelles informations jusqu’alors isolées et pouvant participer au déséquilibre psychosomatique du sujet. Toujours aller plus loin afin d’agir toujours plus profondément est une règle importante pour prétendre à un traitement approfondi.

Dès le moment où le patient focalise son attention sur l’activation (émotion de base, sensation dysphorique dans le corps, souvenir ou problématique) et que nous l’amenons à lâcher-prise (levier), le processus thérapeutique s’amorce naturellement, à sa manière, par le chemin le plus adéquat, quelques soient les associations d’idées ou ce qui émerge de soi. Il s’agit, comme le préconise Levine (2014), d’être « fluide », c’est-à-dire de toucher cette « aptitude à passer aisément d’un état d’intense émotion à une autre » (idib., p. 44), de « laissez la réorganisation se faire « (Selvam, 2015), de « ne rien faire, attendre et laisser venir » (Roustang, 2006). Lâcher-prise, c’est fondamentalement être présent (« pleine conscience focalisée », Grand, 2014), traverser l’expérience, prendre le temps nécessaire à la traversée, se laisser transformer par l’expérience vécue, par le processus issu de l’événement. Le lâcher-prise constitue le levier par lequel le processus permet une croissance psychique en vue d’une meilleure cohérence. C’est un saut dans l’inconnu qui transforme en quelque sorte le chemin sur lequel le patient était, le chemin issu de l’événement qui avait changé le cours de la vie.

Une fois focalisé sur la cible de départ et l’activation liée, tout en étant conscient de ce qui se joue en soi, en laissant la vie reprendre le dessus, en renouant avec ses propres instincts, en accueillant tout en participant à ce qui surgit, la réorganisation s’opère spontanément jusqu’à sa résolution si nous nous attachons à nous donner le temps nécessaire et si nous prenons en compte les MAR.

J’observe fréquemment, lors de ces séances, une tendance à vouloir verbaliser, mettre des mots, intellectualiser, symboliser. Cette tendance naturelle à mettre en mots est certes fondamentale mais constitue souvent un moyen de ne pas ressentir, de ne pas se reconnecter à soi, de mettre à distance. D’une certaine manière, la mise en mots systématique constitue également un mécanisme adaptatif de résistance : se distancier de ses affects, chercher à comprendre pour tenter de reprendre le contrôle sur sa vie. La conséquence est évidente pour tout praticien qui s’intéresse au corps et à l’émotionnel : une assimilation impossible ou incomplète du trauma.

Ces réflexions, d’une certaine manière, amènent vers un positionnement humaniste et intégratif, vers une considération autre de l’humain, de son « inconscient », de ses ressources et surtout de la prise en charge thérapeutique. La suite de mon propos va être d’envisager les enseignements de Laozi afin de penser le dispositif thérapeutique d’une façon autre, en envisageant premièrement une notion à mes yeux fondamentale dans la tradition taoïste « wu wei » et ensuite l’importance de la régulation du corps.

Wu Wei

« Les psychothérapies occidentales ont pour but d’aider à construire un soi stable et équilibré. Mais en réalité, nous sommes la continuité du courant de la vie. Dès lors que le mental s’identifie à la notion d’un soi soigneusement séparé des autres, il n’y a qu’une légère guérison. Cela ne peut pas mener très loin. Si la guérison ne prend pas en compte la réalité dans sa globalité, elle ne peut être que partielle »

(Thich Nhat Hanh, Lama).

Une différence fondamentale, à laquelle nous ne sommes généralement pas habitués, existe entre notre manière bien occidentale d’appréhender la vie et le regard taoïste. Nous, occidentaux, sommes soumis dès le plus jeune âge à un « driver de contrainte » général que l’on pourrait résumer ainsi « Contrôle-toi et sois maitre de ton existence ». Notre éducation et les exigences sociétales nous incitent en effet à contrôler notre vie, contrôler nos émotions, à être les bâtisseurs de notre existence, ce qui ne fait que renforcer notre ego et souvent notre souffrance du fait de réaliser notre insuffisance. Ceci est particulièrement décrit par Ehrenberg (200) dans son livre intitulé La fatigue d’être soi où il envisage la maladie dépressive comme une « maladie de la responsabilité dans laquelle domine le sentiment d’insuffisance » (p. 11). L’auteur décrit combien nous sommes fatigués d’être obligés de devenir soi, de se réaliser pour apporter notre pierre à l’édifice qu’est la société. Et ceci passe, comme le souligne Freud (2019) dans Malaise dans la civilisation à la fois par un renoncement pulsionnel et par la nécessité de renforcer le Moi pour faire face à notre Ombre et aux exigences de notre culture. Aussi, nous souffrons d’être dans l’illusion d’une pseudo-puissance qui nous échappe constamment…

Le Taoïsme nous propose un chemin opposé et au combien rassurant mais parfois aussi angoissant, ce qui en fait un paradoxe riche d’enseignements. La voie préconisée est celle du non-agir :  Wu Wei. Laozi, considéré comme étant à l’origine du Taoïsme et de ce merveilleux ouvrage intitulé Le Livre de la Voie et de la Vertu nous enseigne dans le chapitre 37 :

« Le Dao pratique éternellement wu wei, pourtant il n’y a rien sur lequel il n’agit pas. »

Le Dao apparait en ce sens comme à la fois le chemin à suivre, la Voie, la destination de ce chemin, le retour à l’origine de toute chose et au principe créateur de la Vie. D’ailleurs, un dicton propre à la pratique du Zen suit cette même philosophie de vie et invite au respect des lois qui gouvernent l’univers :

« Cela dont on peut dévier n’est pas le vrai Tao. »

« Wu Wei » signifie d’une certaine manière l’action dans la non-action, ou plus précisément l’action qui accompagne et génère le mouvement de la Nature. Il s’agit d’être et d’agir en conformité avec les grandes lois qui régissent l’univers. Non pas vouloir contrôler ces lois mais vivre en harmonie avec elles pour laisser la vie nous guider vers ce qui doit advenir. Le Dao implique constamment le non-agir et par voie de conséquence l’abolition de la volonté et du souci de contrôle de ce qui advient. En respectant Wu Wei, tout devient alors possible puisque nous laissons la Vie circuler librement dans nos veines et nous guider vers ce qui doit advenir.

Strom (2004), un des traducteurs de l’ouvrage de Laozi, précise que le Dao crée naturellement de l’ordre et de l’harmonie. Il y a quelque chose de l’ordre de l’Intelligence vitale comme l’envisage Oschman (2016).

Mais lorsque l’on parvient à être dans Wu Wei, le désir et la volonté peuvent surgir à tous moments et s’infiltrer dans notre être. Dans ce cas, il est important de neutraliser désir et volonté en recherchant la plus grande simplicité qui ne porte pas de non, le non-agir. Laozi (37) précise :

« La simplicité sans nom conduira aussi au non-désir. Le non-désir, par la pacification, conduira spontanément l’empire à la rectitude. »

Maîtriser cette simplicité sans nom amène à l’absence de volonté et au non-agir. Pour cela, il faut apprendre à cultiver le calme et tout se remet dans l’ordre :

« Quand on parvient au vide suprême on garde un calme solide… Être au repos veut dire revenir au destin… Sans la notion de la personne, il n’y a pas de danger » (Laozi, 16).

Cultiver le calme, c’est désinvestir le monde des pensées et des émotions, c’est sortir de la dualité qui caractérise notre mode de fonctionnement ordinaire. Il s’agit de vivre un état de conscience sans forme, sans dualité, sans opposition. Le Taoïsme nomme cela « Wu Ji ». Wu Ji symbolise l’absence de différenciation, le vide d’où est né ensuite l’univers selon la cosmologie chinoise.

Comme me l’a enseigné mon Maître en arts internes, le docteur Jian, « le Wu Ji (la Non-forme) est la forme du Dao. Il a créé le You Ji (la Forme), soit le Un. Le Un crée le Deux, le Tai Ji (la grande polarité), soit le Yin et le Yang. Le Yin et le Yang deviennent le Dao. Le Dao est la source du Ciel et de la Terre et de tous les êtres. C’est la loi des mutations… Le Ciel et la Terre sont le Yang et le Yin, le Yin et le Yang sont le Tai Ji. Il existe le Yin et le Yang dans notre corps donc notre corps est le Tai Ji. Si l’on cherche les grandes méthodes pour trouver la grande route de la vie ou la loi du Ciel et de la Terre, on est obligé de commencer par son propre corps. De son propre corps, pour comprendre le Ciel et la Terre et pour arriver à la grande route de la Nature » (Jian, 2021, p. 76).

Comme nous l’enseigne Laozi, Le Dao produit un, un produit deux, deux produit trois, trois produisent les 10000 choses. Il faut entendre par 10000 choses tout ce qui existe dans notre monde manifeste. Du vide nait la Vie et l’équilibre.

Johnson (2009), dans son remarquable Traité de Qigong médical, tome 1, insiste également sur la nécessité de considérer Wu Ji comme un matrice d’où tout nait, faisant également un lien étroit entre Wu Ji et la physique quantique, en particulier avec la notion d’Ordre implié proposé par le physicien David Bohm :

« Il est important de prendre conscience que chaque individu a été conçu et développé au centre de l’Utérus considéré comme le Cœur du Dantian inférieur de la femme. Par conséquent, lorsqu’un individu médite et accède au Wu Ji (considéré comme le ventre de l’univers), il s’agit d’une recréation symbolique du processus de sa propre formation physique et énergétique » (p. 288).

Aussi, pratiquer le non-agir permet peu à peu d’accéder au Wu Ji, à la source de toute chose et aux potentialités d’où émerge la Vie. Du vide nait la polarité, la dualité. De cette dualité nait la complémentarité et tout ce qui advient. Il s’agit de se relier à la Terre et au Ciel, au Yin et au Yang, l’être humain étant une combinaison du Ciel et de la Terre. Nous arrivons alors à l’essence, à mes yeux, du Qigong, à savoir se relier au Ciel et à la Terre, pour laisser le Qi, l’énergie, circuler librement en nous. Plus nous sommes dans Wu Wei, plus le Qi se meut librement et joue son rôle organisateur de vie.

De plus en plus de chercheurs s’intéressent aux propriétés de l’énergie en tant qu’organisateur de la vie, renforçant du coup l’intérêt de se nourrir des traditions ancestrales. Il semblerait, au regard des recherches avancées de Fritz Popp (1998) pour ne citer que lui, par exemple, que la lumière joue un rôle essentiel en tant qu’organisateur de la santé. L’ADN jouerait un rôle fondamental dans ce processus comme une antenne réceptrice et émettrice de ce champ lumineux. Jonhson (2009) reprend cette thèse :

« Les recherches ont démontré que toute chose vivante émet un courant permanent de photons qui se prolonge au-delà de l’organisme. Le nombre de photons émis est déterminé par la position de l’organisme sur l’échelle de l’évolution ; plus l’organisme sera complexe, moins il émettra de photons… Cette interaction de la lumière avec les tissus corporels et l’intérieur des organes internes a un profond effet guérisseur, plus particulièrement lorsqu’elle est activée par l’émission du Qi provoquée par un praticien de Qi Gong. Quand les muscles ou les nerfs sont sollicités pendant une séance de thérapie ou au cours d’exercices de Qi Gong médical, l’émission de biophotons devient de plus en plus importante. Les études effectuées sur les thérapies de la lumière et de la couleur ont démontré leur incontestable efficacité » (p. 167).

J’ai eu l’opportunité et la chance il y a quelques années de rencontrer Eric Pearl (2001) fondateur du soin reconnectif, approche à laquelle je me suis formée avec lui et ses collaborateurs. Il ne cessait de dire lors des pratiques : « Don’t send, just feeling ». Ne cherchez pas à envoyer, juste ressentez. Il n’y a pas de façon plus simple que de décrire Wu Wei, juste ressentir et laisser faire. Lorsque nous parvenons à juste être là, sans attente, sans intention, vide, juste être en contact avec le Qi, le processus régulateur et organisateur s’enclenche naturellement.  Cette nouvelle réflexion de Pearl (2001, p. 141) étaye mon propos : « Lorsque nous reconnaissons que guérison veut dire rétablissement du contact avec la perfection de l’univers, nous prenons conscience que l’univers sait quels besoins combler et quels fruits cela donnera. Le hic, c’est que nos besoins ne correspondent pas toujours à nos attentes et à nos désirs ».

Schwartz (2001), professeur de médecine et de psychologie à l’université de l’Arizona, a proposé dans cette même idée le concept de « sagesse du corps » et de « sagesse du contact ». Il avance avec ses collègues universitaires, l’hypothèse de 5 étapes pour faciliter le processus de croissance et de guérison : l’attention, le contact, l’autorégulation, l’ordre et l’aisance.

Étape 1 : L’attention.

Être attentif à son corps et à l’énergie qui circule en lui. Être attentif à l’énergie qui circule entre son corps et l’environnement.

Étape 2 : Le contact.

Faire l’expérience de l’énergie renforce le contact avec notre corps et ce qui nous entoure, notre environnement.

Étape 3 : L’autorégulation.

Faire l’expérience du contact avec l’énergie, notre être et notre environnement crée naturellement de l’autorégulation, autorégulation qui s’amorce spontanément si nous parvenons à abolir notre souci de contrôle.

Étape 4 : L’ordre.

L’autorégulation se traduit par de l’ordre et par ce qui est correct, naturel, simple et cohérent.

Étape 5 : L’aisance.

L’aisance est l’expression de l’ordre. Il y a quelque chose de l’ordre de la fluidité, tout comme la fluidité du mouvement en Qigong.

L’autorégulation engendre donc la fluidité du processus et la santé. Schwartz précise en outre que l’inverse du processus est également vérifiable :

« Si vous ne prêtez pas attention à votre corps (étape 1), il y a absence de contact avec votre corps et entre votre corps et son environnement (étape 2), ce qui entraîne un dérèglement dans le corps (étape 3), qui se traduit à son tour par un désordre dans le système (étape 4) et est vécu sous la forme d’une maladie (étape 5) » (p. xii).

Enseignements de Laozi et psychothérapie

« L’art de laisser les choses arriver, l’action par la non-action, l’abandon de soi-même comme l’enseigne Maître Eckhart devint pour moi la clé qui ouvre la porte sur la voie… C’est un art à propos duquel la plupart des gens ne connaissent rien. La conscience interfère constamment…  Ce serait simple, si la simplicité n’était pas la plus difficile des choses. »

Carl Gustav Jung

Notre mode de fonctionnement psychologique (et parfois pathologique) est étroitement lié à notre état de conscience ordinaire (ECO), à notre manière d’appréhender notre existence, à notre singulière façon de penser notre monde et notre réalité. Nous pourrions dire plus simplement que nous nous percevons et que nous percevons le monde au travers d’un prisme structuré par un ensemble de croyances issus de nos expériences de vie, de notre éduction et de la société. Nous pourrions également envisager l’idée que la personne en souffrance ne parvient pas à sortir de ce prisme, de ce mode de fonctionnement continuellement entretenu par nos pensées, émotions et comportements. D’ailleurs, les stratégies le plus souvent mises en place pour tenter d’aller mieux ne font qu’entretenir le problème. Le sujet lutte contre lui-même, contre ses émotions, ses sensations douloureuses, ses comportements dysfonctionnels, etc. Il use de stratégies pour tenter de se sédater, de ne pas penser, avec l’usage inapproprié de médicaments (anxiolytiques en particulier), les addictions, le sport à outrance ou des moyens de s’évader semble-t-il plus naturels comme la méditation, le yoga, etc… Ces mécanismes adaptatifs ne sont que rarement opérants car ils témoignent d’une peur de se confronter à l’Ombre, une lutte perpétuelle contre l’Ombre, et les stratégies mises en place se situent dans le même plan de conscience / de réalité que le problème !

Freud, par la suite Lacan, proposent cette belle formule qui témoigne, à mon sens, de cette même mécanique qui vise à prendre distance, et d’une certaine manière de « mettre le couvercle sur la marmite » grâce à un renforcement du Moi :

« Là où Ça était, Je doit advenir. »

Du Ça, envisagé comme le réservoir pulsionnel qui nous relie à notre part animale, doit naître le Moi, l’être socialisé, les processus secondaires, témoignant d’un contrôle de ce qui se joue en soi et que l’on ne souhaite pas rencontrer et voir… C’est oublié que Freud n’a jamais réellement abandonné la pratique de l’hypnose, contrairement à un consensus largement admis dans les milieux psychanalytiques. Les études historiques mettent en effet en avant que d’une part, Freud a régulièrement traité la question de l’hypnose dans ses écrits, et d’autre part, il pouvait être amené à l’utiliser avec ses patients ponctuellement. Il a toujours été fasciné par les phénomènes hypnotiques sans pour autant en comprendre véritablement sa portée et son essence. D’ailleurs, dans l’ouvrage de 1914 Intitulé Remémoration, répétition et perlaboration (2019), il en vient à écrire que la perlaboration est quelque chose de l’ordre de l’abréaction hypnotique ! Freud, lui-même, explique que ce qui est efficace en analyse est quelque chose de l’ordre de l’hypnose et de la transe. D’où ce renversement épistémologique fondamental proposé par Roustang (2000), psychanalyste faut-il le rappeler :

« Là où Je était, Ça doit advenir. »

Il s’agirait au fond de réaliser le chemin inverse, à savoir abolir l’intention d’aller mieux, abolir la pensée, ne plus se soucier du souci de comprendre :

« Pas de désirs, pas de vouloir, le vide, le geste de démission, une simple masse, un volume, un poids, rien. Se remettre au commencement où tout est lié et pour cela rompre tous les liens existants » nous dit Roustang (2004, p. 185). Il y a quelque chose de l’ordre de la transe, qui, comme nous le rappelle Tobie Nathan (2019), renvoie étymologiquement à l’idée de mourir, mourir à soi, passer de l’autre côté. La transe n’est possible que si notre monde est composé de différents mondes ! La transe constitue un moyen de transiter sur différents plans, d’où la notion de « transeur » proposé par Corinne Sombrun !

Il s’agirait donc, non pas de renforcer le Moi pour mettre à distance le Ça, non pas de devenir le maître de son monde intérieur, le maître de son existence, mais au contraire de parvenir à lâcher-prise et à suspendre régulièrement notre individualité pour nous fondre dans un Tout intelligent. Et ceci passe nécessairement par Wu Wei, la non-action, l’abolition de la volonté et par Wu Ji, le vide indifférencié.

Laozi (3) résume en quelques mots le chemin à suivre :

« … Sheng Ren pour gouverner, vide le cœur des hommes, remplit leur ventre, affaiblit leur ambition et fortifie leurs os… Il agit par le non-agir, alors il n’y a rien qui ne puisse être mis en ordre ».

« Sheng Ren » pourrait être traduit par le Sage ou le Maître. Pour se réaliser et trouver l’harmonie, celui-ci doit « vider le cœur ». En médecine traditionnelle chinoise (MTC), le Cœur, souvent également appelé l’Empereur, est considéré comme la « Maison de l’Esprit », le Shen, qui coordonne le psychisme et la personnalité. Il est celui qui régule en outre toutes les émotions, les émotions venant troubler à la fois l’Esprit et l’organe. La clinique montre d’ailleurs que lorsque les patients sont dysrégulés sur un plan émotionnel, le rythme cardiaque est irrégulier, manque de cohérence et le cœur peu à peu souffre. De ce constat sont nées certaines approches thérapeutiques comme la cohérence cardiaque par exemple.

Vider le Cœur est donc une invitation à calmer ses pensées et ses émotions. Remplir le ventre peut signifier revenir au corps. Pour être plus précis, en Qi Qong, il s’agit de travailler avec le bas ventre, zone du corps au combien importante qui prend différents noms : Dantian, champ de Cinabre, Hara, etc.

Calmer ses pensées et émotions, revenir dans son corps, inhiber ses ambitions, ses désirs et sa volonté permet peu à peu de vivre un état de non-action, Wu Wei. En MTC, la volonté est sous l’égide du Rein, organe qui constitue l’essence de la moelle et des os. Trop user de la volonté nuit au Rein et donc aux os. Renforcer ses Reins et donc ses os passe par une diminution de l’usage de la volonté. D’ailleurs, dans la maladie dépressive qui se caractérise par une perte de la volonté, l’aboulie, on observe également sur un plan énergétique un vide d’énergie du rein !

Être juste là, dans son corps, sans envie, sans désir de changement, sans volonté. Ainsi, en ne faisant rien, les choses se font d’elles-mêmes et se transforment naturellement vers l’équilibre et l’harmonie. Le but ultime du Qigong est de pratiquer sans volonté. Il s’agit de parvenir à un état intérieur où le mouvement du corps naît et se développe sans intention, sans volonté, sans effort particulier. Comme le décrit Maître Jian (2014, p. 173), « par ces mouvements, le corps se meut conformément à ses besoins pour s’auto-guérir ».

Parvenir à s’abandonner à l’expérience n’est point aisée et notre culture nous amène en effet à vouloir tout contrôler, tout penser. Cultiver le calme, la non-action, vider le Cœur, donc les pensées et émotions, c’est sortir de la dualité qui caractérise notre mode de fonctionnement ordinaire. Nous retrouvons ici ce que Roustang nomme la « vigilance restreinte » et la « vigilance généralisée ». Il s’agit de vivre un état de conscience sans forme, sans dualité, sans opposition, Wu Ji, afin de se relier à ce qui est à l’origine de toute chose, le champ du possible. Je cite de nouveau Laozi (4) :

« Le Dao est un vide (d’où sort un courant pressant), et à l’usage ce vide ne se remplit nulle part. Oh ! Ce Tourbillon Profond (Yuan) semble être l’ancêtre des dix mille êtres. Il brise leurs pointes, dissout leurs nœuds, accorde leurs lumières, réunit leurs poussières. Qu’il est profond, intense. Il semble exister partout et éternellement. Je ne sais pas de qui il est le fils. Il semble être antérieur au Souverain Céleste ».

En pratique, ceci passe par la culture de l’attention tournée vers ce qui se meut en soi sans souci de comprendre et de contrôle, tout en laissant l’énergie, le Qi, faire son œuvre. Yu Yongnian (2015, p.159) pointe la fonction fondamentale de la présence attentive dans la pratique du Zhan Zhuang :

« Un événement unique au sein de la thérapeutique a lieu : à travers l’observation d’un phénomène pathologique, celui-ci se transforme jusqu’à sa disparition, c’est-à-dire que la conscience est le pilier du diagnostic et du traitement. C’est une méthode qui ne peut pas être remplacée par un autre type de médecine ou par une thérapie médicale et qui peut résoudre le conflit essentiel entre maladie et force corporelle ».

Nous affinons, à partir de ces réflexions, notre compréhension du chemin à suivre :

  • Être attentif,
  • Ne rien faire,
  • Laisser le vide, ou plus précisément l’énergie du vide (Chong Qi), suivre son chemin vers l’harmonie.

Se pose maintenant la question de savoir sur quoi doit porter notre attention. Comme nous l’avons vu précédemment, Laozi nous enseigne de revenir au Cœur et au ventre, le champ de Cinabre. Mais Laozi (58) précise également :

« Le bonheur s’appuie sur le malheur, le malheur est caché dans le bonheur. »

 

La souffrance apparait comme une racine du bien-être, tout comme le bien-être, ou plus précisément l’attachement au bien-être, constitue la source du malheur. Cultiver la souffrance sans s’y identifier, s’en imprégner permet progressivement de vivre et connaître le calme et la tranquillité.

« Le retour est le mouvement du Dao. La faiblesse est le moyen du Dao. Les êtres du bas monde naissent et vivent par You, You est né et existe par Wu » (Laozi, 40).

Chaque chose respecte un fonctionnement cyclique. De la faiblesse nait la force. Les êtres humains sont de l’ordre du « You », le palpable, le concret, le corps, le Yin. Le « You » nait du « Wu », le non-être, le non-palpable, le Yang. Le difficile et le facile se produisent alors mutuellement. Le facile devient difficile. Le difficile devient facile. En résumé, tout est relatif et complémentaire. Aussi, travailler à partir de la douleur amène à vivre la sérénité. Dans le Livre de la Pureté et du Calme (2017), il est d’ailleurs écrit : « Pureté, source du trouble, mouvement, fondation du calme ».

Partie sombre, plutôt inconsciente de soi-même, que l’on ne souhaite pas voir, composée des pulsions opposées à la morale, souvenirs douloureux, etc.

Élaboration psychique, travail de conscientisation.

Catharsis, libération et expression souvent intense des émotions.

Le vide du Dao est comparé avec Yuan, tourbillon profond qui au centre est vide et aspire tout comme un cyclone. Yuan est l’ancêtre des êtres vivants. Le courant d’énergie qui en sort (Chong Qi) donne forme, structure et harmonie.

Acupression & psychothérapie : applications cliniques

« Turn on, tune in, drop out »

(Timothy Leary, 1979)

Cette citation de Timothy Leary pourrait apparaitre comme une véritable provocation sur un plan historique et sociétal. Rappelons que Leary fut professeur de psychologie à l’université de Berkeley puis de Harvard et connu pour son prosélytisme du LSD qu’il envisageait comme un allié à la spiritualité. « Turn on, tune in, drop out » est souvent considéré comme le slogan qui pervertirait l’homme, formule que l’on pourrait traduire à un premier niveau ainsi : « Branche toi (sur le LSD), mets-toi en phase, et décroche (envois chier la société) ! ». Mes lectures des écrits de Leary m’amènent toutefois à envisager une autre lecture de cette formule provocatrice : Branches toi (sur Wu Ji ?), Pratiques Wu Wei, Ais confiance !

Nous retrouvons ici le fil directeur développé dans tout cet écrit, sorte de leitmotiv de mon propos qui pourrait résumer aujourd’hui ma manière d’envisager le soin et plus particulièrement la psychothérapie. Ceci a été résumé précédemment ainsi :

  • Être attentif,
  • Ne rien faire,
  • Laisser le vide, ou plus précisément l’énergie du vide (Chong Qi), suivre son chemin vers l’harmonie.

Cette manière de procéder constitue le levier thérapeutique auquel sera ajouté l’acupression comme moyen de faciliter une régulation physiologique et émotionnelle. L’élaboration de ce dispositif s’inspire d’une forme de psychothérapie corporelle (Integral Somatic Psychotherapy, ISP) élaboré par Selvam (2015), approche qui s‘inspire de la Somatic Experiencing (Levine, 2014) et de la psychologie orientale (en particulier le Yoga).

  1. La Psychothérapie Somatique Intégrative

L’ISP souligne la nécessité de travailler avec le corps puisque tous les processus psychiques (pensées, émotions, imagination) sont liés aux processus physiologiques. Influencé par l’Orient, ce modèle envisage également les aspects spirituels et énergétiques propres à la culture indienne. Aussi, cette psychothérapie invite le clinicien et le patient à travailler sur différents niveaux simultanément afin de faciliter une régulation émotionnelle plus profonde et durable :

Equilibre holistique et MTC

L’ISP envisage en effet que pour faciliter un bien-être mental, il est nécessaire d’être stable émotionnellement, donc régulée physiologiquement. Cet équilibre corporel est facilité par un bon équilibre énergétique. L’ISP, qui s‘inspire des pratiques du Yoga, envisage de travailler sur les chakras selon une méthodologie précise, particulièrement développée par Sills (Principe de polarité, 2001).

Le but essentiel de l’ISP est de travailler sur la souffrance en augmentant le vécu corporel et en favorisant une régulation qui s’amorce spontanément dès que le sujet se situe dans les conditions propices. Selvam propose d’appeler « personnification » (« embodiment ») ce qui doit être recherché en psychothérapie : une capacité à vivre davantage son corps. La personnification passe par quatre étapes à engager en consultation :

  • Générer une expérience : Travailler sur un plan somatique l’émotion de base de l’expérience. Pour chaque souvenir « désagréable», il est possible de repérer une émotion fondamentale parmi les émotions émergentes. Certaines émotions activées peuvent constituer des mécanismes adaptatifs de résistance (MAR) et travailler avec elles serait entretenir les MAR, empêchant toute assimilation complète du souvenir. Le patient est donc continuellement incité à focaliser son attention (« pleine conscience focalisée », Grand, 2013) sur cette émotion de base, en particulier sur les zones du corps où celle-ci s’exprime.
  • Tolérer cette expérience : Cette seconde phase vise à favoriser une acceptation du vécu somatique et émotionnel. Tolérer l’émotion et le ressenti est d’ordre confrontatif : C’est rompre avec cette tendance légitime à isoler la souffrance et à la repousser. Tolérer permet de générer davantage (phase 1), de mieux posséder cette expérience, de diminuer l’intolérance et en conséquence de réduire le dérèglement physiologique. Ceci doit se faire en respectant la fenêtre de tolérance du patient.
  • Donner du sens à cette expérience : Mieux ressentir ses vécus internes permet progressivement de mettre des mots, de nommer et contextualiser. Cette mise en sens s’effectue chez l’enfant grâce aux interactions avec les parents en particulier. Elle s’opère dans le cadre thérapeutique avec le thérapeute via le système d’engagement social. L’impossibilité de mettre du sens rend un vécu intolérable. Tolérer l’émotion et le vécu somatique amène naturellement, souvent spontanément, du sens à ce qui émerge de soi, en soi.
  • Agir en fonction de cette expérience : Vivre pleinement son expérience permet d’être en accord avec soi-même, en cohérence avec ce que l’on est, avec ses désirs et du coup d’agir verbalement et/ou physiquement efficacement, aboutissant à une gestalt complète. Le faire face est alors efficace, l’intégrité n’est plus menacée, l’homéostasie possible.

En ISP, l’objectif est donc de générer l’expérience vécue autant que possible dans le corps et le cerveau, respecter la tolérance du sujet, prendre en compte les résistances innées et acquises afin d’agir sur la pensée et les comportements. Les patients qui ne peuvent générer l’émotion présentent des difficultés à agir efficacement et à mettre du sens. Les pathologies mentales sont souvent en effet liées à cette intolérance émotionnelle.

Afin de faciliter la personnification et d’étendre le vécu dans le corps et le cerveau, il est donc nécessaire d’accroitre autant que possible l’expérience vécue du souvenir « désagréable ». Pour cela, Selvam (2015) préconise de favoriser une « expansion » de l’émotion dans le corps à l’aide de mouvements spécifiques et du toucher, et ce afin d‘accroitre les ressentis, d’accueillir ce qui émerge, de ressentir davantage et d’augmenter la tolérance. Il s’agit d’amener le patient à ressentir autant que possible l’activation dans la totalité du corps à l’aide de la pleine conscience focalisée. L’expansion constitue une ressource en soi car la tolérance s’accentue naturellement lorsque l’expansion s’opère. Il suffit d’être simplement présent, laisser l’émotion de base augmenter, voir comment elle se développe dans l’organisme et l’étendre autant que possible. Porter l’attention sur les zones du corps reliées à l’émotion, c’est porter son attention sur le dérèglement physiologique et aider à une régulation. L’expansion amplifie le vécu émotionnel et aboutit spontanément à une mise en sens. Afin de favoriser cette expansion, Selvam préconise l’utilisation de trois principales techniques :

  • La Pleine conscience focalisée : focaliser son attention sur le vécu corporel en lien avec l’émotion de base, attendre, observer ce vers quoi cela nous mène, laisser faire. Cela se rapproche du Vipassana, forme de méditation où l’attention se porte sur le corps (Huguelit, 2003).
  • Le toucher : il est demandé au consultant de poser sa main sur la zone du corps activée et d’observer ce qui va se modifier au niveau des sensations. Les mains peuvent être également posées sur deux zones du corps spécifiques afin d’étendre l’expansion en suivant par exemple des directions précises (voir « Expansion et connexion au corps »).
  • Le mouvement : proposer au patient d’effectuer certains mouvements permet de relier diverses zones du corps. Par exemple, chez un patient ayant des difficultés à penser ses ressentis, mobiliser le cou facilite une expansion de la poitrine vers la tête. Chaque zone du corps comporte en effet une symbolique. La mobilisation de certaines parties du corps judicieusement choisies oriente le travail thérapeutique et favorise une régulation. Pour exemple, tendre les bras, poings fermés avec les paumes orientées vers le bas et ouvrir les mains tend à aider à lâcher quelque chose, à laisser partir.

Je présente ci-dessous comment orienter l’expansion dans le corps en suivant une méthodologie précise et subtile qui conjugue attention soutenue, laisser aller, touchers et mouvements effectués en pleine conscience :

Expansion et connexion au corps (Selvam, 2015)

  1. Expansion et connexion au corpsExpérience locale
  2. Expansion vers le haut du corps
  3. Expansion vers les bras
  4. Expansion vers le bas du corps
  5. Connexion entre la poitrine et le ventre
  6. Connexion entre la tête et les bras
  7. Expansion généralisée : toutes les zones du corps sont sollicitées de l’intérieur vers l’extérieur (expérience globale) et du haut vers le bas. Cette dernière étape s’amorce spontanément lorsque la sixième est vécue pleinement.

 

 

  1. La Psycho-acupression

 

  1. 1. Principes

 

Rapidement, suite à ma pratique psychothérapeutique sommairement développée dans le cadre de cet écrit, j’ai souhaité intégrer mes connaissances en MTC aux approches psychocorporelles en vue de favoriser une meilleure régulation énergétique et physiologique. L’idée générale est d’utiliser certains points d’acupression pour faciliter une assimilation des expériences traumatiques et une meilleure régulation émotionnelle.

Une nouvelle fois, Laozi (Strom, 2004, 3) résume tout cela d’une manière très explicite :

« De là vient que Sheng Ren pour gouverner, vide le cœur des hommes, remplit leur ventre, affaiblit leur ambition et fortifie leurs os… Il agit par le non-agir, alors il n’y a rien qui ne puisse être gouverné. »  

Je propose au patient de porter son attention sur sa souffrance et plus particulièrement sur sa manifestation dans le corps au travers de la dysrégulation qui en découle. J’invite le patient, ce qui nécessite de la pédagogie, à juste être attentif à ce qu’il se passe en lui (pensées, émotions) mais surtout sentir dans son corps cette souffrance. Ne rien faire, ne pas lutter, juste être témoin de ce qui se joue en soi afin de laisser l’intelligence de la vie insuffler un mouvement organisateur et salvateur. Le but est de permettre une régulation spontanée des émotions, donc du corps, donc du système énergétique. Afin d’aider au mieux, il est important de proposer un cadre thérapeutique étayant, sécurisant, contenant. Enfin, j’explore l’utilisation de certains points d’acupression en fonction du type d’émotion et de sa localisation physiologique.

Certains points sont sollicités de par leur efficacité :

  • 1R Yong Quan : Par son effet de descente du pervers du haut du corps et une régulation du niveau Shao Yin, la stimulation de ce point est particulièrement intéressante pour dégager toute « pression » au niveau de la tête (surcharge mentale, montée de yang liée aux émotions, etc.).
  • 40E Feng Long : Fréquemment, la tristesse se localise au niveau de la gorge. Aussi, la focalisation de l’attention sur cette zone corporelle alliée à la stimulation du Feng Long facilite rapidement une régulation de la tristesse et une libération de la gorge. Ceci s’explique possiblement par une meilleure régulation du méridien Zu Yang Ming et par un effet de descente du Qi de l’Estomac.
  • 7C Shen Men : Les dysrégulations émotionnelles affectent le Cœur comme en témoignent d’ailleurs les recherches scientifiques actuelles. Lorsque que l’activation est localisée au niveau de la poitrine (oppression, palpitations), l’angoisse est généralement l’émotion de base à travailler. Shen Men est indiqué dans ce cadre-là. Si cette manœuvre n’est pas efficace, il est possible de constater un manque de drainage émotionnelle (stase de Qi du Foie) qui pourra être amélioré à l’aide du point 34VB ou de la combinaison 4GI/3F.
  • 34VB Yang Ling Quan : Ce point est intéressant en cas de stase de Qi du Foie qui se manifeste sur un plan émotionnel par une forme de « blocage », une impossibilité de se réguler et une cuirasse musculaire (hypertonicité musculaire) souvent généralisée.
  • 4GI He Gu / 3F Tai Chong : la stimulation de ces deux points régule le Qi du Foie, facilite un drainage des émotions et libère le sujet lorsqu’il se sent dans une forme d’impuissance face à la souffrance ressentie. Le corps est généralement contracté, suractivé et les capacités de résilience entravées. Cette stimulation est souvent pertinente en croisant les points côté gauche / côté droit (stimuler le 4GI main gauche et 3F pied droit, puis inverser).
  • 5IG Yang Gu : Outre son effet calmant sur un plan psychique, Yang Gu est intéressant en sa qualité à faciliter une distanciation face aux évènements douloureux, une mise en sens qui amène le patient à envisager son histoire d’une manière différente et plus adaptée. Ma pratique clinique me montre aussi son intérêt pour dissoudre les cognitions négatives (croyances négatives qui structurent notre manière d’appréhender la réalité).
  • 10P Yu Ji et 4 GI He Gu : ces points facilitent parfois une respiration plus profonde, voire un relâchement du diaphragme. Les émotions en sont du coup davantage régulées. Je remarque toutefois que Shen Men et Feng Long sont généralement plus opérants.
  • 20DM Bai Hui : Une des particularités de Bai Hui est de pacifier le vent et de soumettre le Yang. Nous pouvons en ce sens imaginer sa forte action calmante qui se traduit par une activation du système vagal ventral. Je propose fréquemment au patient une ou plusieurs séances où je vais travailler en Fa Gong sur ce point pendant une durée relativement longue (30 minutes généralement). Puis au cours des séances suivantes, je débute de la même manière la séance afin de favoriser une profonde tranquillité puis invite le sujet à porter son attention par exemple sur un souvenir douloureux qui engendre le plus souvent une dysphorie. Ceci induit plus qu’une désensibilisation puisque l’on observe une transformation des cognitions liées à l’événement, une prise de recul salutaire et j’observe les signes cliniques typiques témoignant d’une assimilation de l’expérience traumatique.

Il existe probablement d’autres points qui pourraient être intégrés à la psychothérapie. Je n’en suis qu’au début de l’élaboration de cette méthodologie clinique qui fera possiblement l’objet ultérieurement d’un écrit plus structuré et élaboré. Comme le lecteur pourra aisément le concevoir, il ne s’agit pas ici d’envisager le trouble psychique sous l’angle unique de la MTC et de le traiter par acupression (acupuncture), phytothérapie ou nutrition mais d’allier en consultation un travail sur 4 niveaux : psychique, émotionnelle, somatique, énergétique. Il s’agit peut-être plus au fond d’intégrer l’acupression chinoise à un dispositif psychothérapeutique déjà bien construit et ce, afin d’en accentuer sa pertinence et son efficacité au sein d’une vision la plus holistique possible.

 

  1. 2. Vignette clinique

A titre d’exemple, je vous propose de décrire succinctement une vignette clinique pour rendre mon propos peut être plus évident :

Nathalie, âgée de 48 ans, me consulte en raison d’un syndrome anxio-dépressif important et d’une grande dysrégulation émotionnelle qui l’envahit fréquemment au quotidien (peurs, tristesse, sentiment de jalousie, culpabilité). Je retrouve lors de l’anamnèse des aspects abandonniques importants qui constituent probablement l’étiologie principale de ses difficultés. Je présente ci-après une séance de travail psychothérapeutique en intégrant l’acupression.

Nous décidons de partir de messages sms reçus récemment, envoyés par son ex-mari, père de ses deux enfants. La relation avec cet homme est depuis leur séparation très conflictuelle, avec beaucoup de reproches réciproques, réactivant à chaque fois chez Nathalie à la fois tristesse, colère et éléments renvoyant à une altération de l’estime de soi.

Le pilier de cette séance correspond donc au souvenir des sms ainsi que la tristesse et la colère qui se réactivent en consultation. Je propose à Nathalie, paupières fermées, de penser à cela puis d’observer toutes les pensées qui lui viennent spontanément à l’esprit, ainsi que les émotions et sensations (levier thérapeutique : pleine conscience focalisée, PCF).

Durant cette phase de PCF, tous les deux silencieux, je travaille sur le point 7C Shen Me pendant près de dix minutes en Fa Gong puis Nathalie me fait un premier retour verbal de son vécu : elle ressent un apaisement et se voit au-dessus d’une boite (distanciation). Je lui propose d’entrer dans celle-ci, ce qui déclenche rapidement une abréaction émotionnelle. Afin de faciliter la décharge émotionnelle et de fluidifier ses émotions, je travaille en Fa Gong sur le point 3F Tai Chong jusqu’à un apaisement après quelques minutes. Nathalie me décrit ressentir une constriction au niveau de la poitrine et dans la gorge, essentiellement au niveau du méridien de l’Estomac. Afin de lui permettre de mieux se réguler, je termine avec le point 36E Zu San Li qui va lui permettre un grand apaisement, une sensation de libération et de distanciation vis-à-vis de son ex-conjoint, accompagné d’une sensation d’ancrage et de solidité.

J’emploie volontairement l’adjectif « désagréable » pour élargir le sens de traumatique. En effet, un souvenir peut être coloré d’une émotion désagréable, sans pour autant être traumatique. Toutefois, ce souvenir, en raison du vécu désagréable, témoigne de son aspect dysfonctionnel et non assimilé. L’aspect désagréable ne donne donc pas nécessairement un caractère pathologique qui est à évaluer en fonction de son contexte.

Conclusion

« Ce qui est calme est facile à saisir et à tenir ;

ce qui n’est pas encore paru est facile à prévenir,

ce qui est fragile est facile à briser ;

ce qui est menu est facile à disperser.

Préviens avant que les choses existent ;

mets de l’ordre en évitant le désordre… »

Laozi, Dao De Jing

(Strom, 2004, 64)

Toute la sagesse chinoise est à mes yeux résumée par cette pensée de Laozi. Apprendre à cultiver le calme en toute confiance permet de trouver un équilibre toujours précaire. Sachons cultiver ce calme, par une pratique constante, quelques soient les circonstances afin de vivre en harmonie avec notre environnement.

Le travail psychothérapeutique peut s’envisager sous cet angle, permettre au patient qui traverse une période chaotique sur un plan psychique et émotionnel, de se réguler. L’acupression apparait en ce sens comme une « technologie » pertinente et efficace car elle facilite, bien employée, l’assimilation de souvenirs douloureux, une meilleure conscience corporelle et fréquemment un accès à quelque chose qui relève de l’holotropisme. Comme le rappelle Pearl (2001, p. 141), citation déjà mentionnée, « Lorsque nous reconnaissons que guérison veut dire rétablissement du contact avec la perfection de l’univers, nous prenons conscience que l’univers sait quels besoins combler et quels fruits cela donnera. Le hic, c’est que nos besoins ne correspondent pas toujours à nos attentes et à nos désirs ».

Bibliographie

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LES CAS PRATIQUES

CAS 1 : DIARRHEE CHRONIQUE

La cliente (74 ans) souffre depuis très longtemps de diarrhée. Malgré son poids bas, elle a plein d’énergie. Les émotions sont fortement présentes chez elle. Le diarrhée est maintenant accompagnée par des ballonnements, des fortes crampes, des borborygmes, gonflement abdominal et oppression thoracique. Elle a aussi la maladie du Reynaud et des problèmes avec la lumière. Des céphalées au niveau du front sont parfois présents. Les derniers mois elle est malentendante. Parfois des soupirs. Elle habite dans une environnement humide.

La peau de la patiente a un teint jaunâtre. La langue montre des fissures courtes sur la partie centrale, rose avec peu d’enduit. Le pouls est tendu, irrégulier et fort au niveau du foie et de la rate.

Tableaux cliente :

Elle a plusieurs tableaux qui aggravent la situation.

En premier temps une forte stagnation du qi du foie ; la rate est attaquée par le foie, ce qui provoque la douleur térébrante, l’oppression et la diarrhée.

Un vide de qi de la rate est aussi présent, la langue, les borborygmes, la maladie du reynaud, le teint et la diarrhée montrent ça. Et le facteur d’humidité doit être pris en considération ici.

En plus il y a un vide de sang du foie et probablement un vide de yang du rein, mais ce n’est pas évident parce que le pouls est forte au 3e loge et même au 4

Principe de traitement :

* Mettre le qi en mouvement et harmoniser le foie

* Tonifier le qi de la rate et de l’estomac

* arrêter le diarrhée

* calmer l’esprit

* éliminer l’humidité

Selon le yoga thérapeutique :

* Posture sur la tête : 20DM

* Posture sur les épaules : 14DM-18DM, 20V, 21V, 23V et 24V, le périnée 1RM et le trapèze 21VB et 20VB.

* Nadi Sodhana/respiration alternée sans rétention : 20GI, mets l’énergie en mouvement et calme l’esprit

J’ai choisi d’enchaîner quelques séances depuis 4 jours.

Dans le yoga il faut pratiquer régulièrement/quotidiennement pour avoir du résultat et aussi vu l’urgence du douleur.

1e séance :

18V-20V-21V 10 min

Bai Hui Tou Yong Quan (20DM) avec deux pouces 10 min

Xie Tai Chong (2F-3F) 6 min

Tui Zhang Men (13F) 7 min

Zhi Ya San Li (36E) 10min

Na San Yin Jiao (6Rt) à gauche 10 min

Zhi Ya Nei Guan (6MC) 4 min

Pas de changements.

2e séance :

Xie Tai Chong 6 min

Zhi Ya Qi Men (14F) coördiner avec la respiration 5 min

Qi Zhen Zhang Men (13F) 14 min

Yun Zhong Wan (12RM) 15 min

Bai Hui Tou Yong Quan (20DM) avec deux pouces 10 min

Zhi Ya Nei Guan 4 min

Les douleurs moins fréquentes et plus au niveau de l’abdomen ; aggravé après les repas.

3e séance :

Zhang Gen Tui et Rou Fa 5 min : des raideurs présentes

20V-21V-23V 15 min

Bai Hui Tou Yong Quan 15 min

Zhi Ya Zu San Li (36E) 10 min

Zhi Ya San Yin Jiao 10 min

De temps à temps des douleurs. 

4e séance :

Zhang Gen Tui et Rou Fa 5 min

Zhang Gen Tui Fu Wei Fa 

Xiao Gui Ji Du Mai 

Xiao Gui Tui Da Zhui (14DM) avec santal après

Bai Hui Tou Yong Quan 10 min avec santal

Qi Zhen Shen Que (8RM) 10 min et Mo shen Que 20 min avec santal

Xie Tai Chong 10 min avec santal

Cette séance, j’ai appliqué l’huile essentielle de santal sur plusieurs points.

Cette huile calme l’esprit et traite des déséquilibres de pitta, comme la diarrhée.

La patiente n’a presque plus de douleurs et mange normalement.

J’ai recommandé de faire la respiration alternée sans rétention.

5e séance :

Après une journée de repos encore quelques crampes et la nuit douleurs à l’externes des jambes.

Xiao Gui Ji sur 19V, 20V et 21V pour harmoniser et tonifier ;

Bai Hui Tou Yong Quan qui favorise le montée d’énergie ;

Mo Shen Que pour débloquer le stagnation du qi ;

Mo Fu qui harmonise l’estomac et les intestins ;

Zhi Ya Feng Shi (31VB) douleurs des jambes ;

Qi Zhen Tai Xi (3Rn) rétention d’eau ventrale.

Après plusieurs jours la douleur violente au niveau du ventre était revenue.

6e séance :

Rou Gan Shu (18V) 30 min

Bai Hui Tou Yong Quan 20 min

Bu Pi Jing 10 min

C’était beaucoup mieux, la douleur et l’esprit agité.

Après quelques semaines la patiente revenait : gonflement ventrale, boborygmes avec douleur, douleur à l’externe des jambes et des soupirs.

J’avais donné encore quatre séances pour traiter la stagnation du qi, le vide de qi de la rate et calmer l’esprit. 

En plus j’avais recommandé de répéter le mantra AUM (OM), qui calme l’esprit et harmonise par ses vibrations. Elle n’a pas fait et les exercises respiratoire non plus ! J’avais pratiqué des manœuvres comme :

Xian Hou Tian Xiang He ( 4RM et 12RM)

Kai Tian Mu et Tong Zi Bai Guan Yin pour harmoniser l’esprit.

11e séance :

Bai Hui Tou Yong Quan 10 min

Rou Da Bao (21Rt) 20 min

Qi Zhen Qi Hai 20 min

Xie Tai Chong 10 min

Ventre moins gonflé et l’esprit plus calme.

12e séance :

J’avais envie d’essayer de faire une séance selon le marmathérapie. Je pouvais choisir des srotas impliqués et/ou selon la constitution de la déséquilibre ; vata, pitta ou kapha. Dans ce cas les srotas annavaha/digestif, raktavaha/foie et ciculation et manavaha/esprit sont à mon avis concernés.

La diarrhée est une maladie de pitta. Des deux méthodes de traitement le marma et chakra Nabhi ou 8RM est présent. Les autres marmas que j’avais choisi et avec leur façon de les traiter, sont :

Adhipati ; 20DM : marma de 3 cun ; massage circulaire vigoureux de 5 min suivi par une pression avec index et majeur de 5 min.

Kurpara ; coude droite pour le foie : 2 1/4 cun ; massage et acupression de toute articulation (11 GI, 3MC, 8IG, 3C) 15 min.

Hridaya ; chakra/marma du coeur ; 17RM : 3 cun ; massage doux et large de la paume avec santal de 10 min.

Nabhi ; 8RM : 3cun ; massage doux de 5 min autour avec santal et après avec la paume immobile sur le nombril.

Brihati ; 44V : massage circulaire avec force de 5 min et acupression sur le marma de 3/8 cun de 3 min.

Indrabasti ; 57V : 3/8 cun ; massage circulaire appuyé de 5 min suivi par l’acupression de 3 min.

Kurchashira ; talon : 3/4 cun ; massage avec pression forte de 5 min et acupression de 3 min.

La première nuit la patiente était allée aux toilettes trois fois, mais elle se sentait beaucoup mieux après 3 jours, plus en harmonie.

Dans ce tableau j’ai compris que les émotions jouent un grande rôle et qu’ un point comme 20DM qui traite l’esprit et la circulation de l’énergie ( montante), est important à considérer. La même chose pour le nombril, 8RM. Tous les deux sont des chakras, et donc de grande dimension (3 cun) et on a plusieurs point d’acupression sur le même marma/chakra ; 6RM, 8RM, 9RM et 25E avec lesquels on peut traiter la diarrhée.

 

CAS 2 : GROSSEUR A LA MACHOIRE INFERIEURE/ TUMEUR

Dai était mon chat de 12 ans (66 ans). Depuis quelques semaines il faisait des mouvement avec sa bouche, s’il y a quelque chose entre ses dents, il utilisait mêmes sa patte pour essayer d’enlever. A ce stade je ne pouvais pas trouver grand chose. Son poil était plus en désordre que d’habitude. Son état physique était normal. Il y a dix ans il était opéré pour enlever un gros granule dans sa vessie. Depuis, il suivait un régime adapté à son problème urinaire.

Après palpation j’avais constaté une petite grosseur entre le menton et la gorge coté droit. Et c’était juste après le stage avec le thème cancers que je devais confirmer la tumeur et commencer un traitement qui était en même temps un accompagnement de plus de trois mois. Le chat était toujours très intime avec moi, donc il a souvent accepté et apprécié ma présence.

Tableau client :

Dans ce cas il y a plusieurs possibilités des racines. Ce qui ressemble très probable est une stagnation des toxines qui sont entrées par la bouche puis ont pénétré en-dessous de la langue. Traitement par des pesticides du champ devant notre maison ! La tumeur était toujours dure. 

Principe de traitement :

* disperser le stase/ mettre en mouvement l’énergie autour

* tonifier le Wei Qi et l’énergie droite

* calmer l’esprit

Déroulement des séances :

J’avais commencé le traitement, une cure d’une semaine, avec des points pour mettre en mouvement comme 4GI, 20DM, 11GI, 6MC et 14DM. En plus 7P et 6Rn pour les Merveilleux Vaisseaux Ren Mai et Yin Wei Mai qui ont leur action sur la gorge.

Des points locaux comme 23RM qui était très proche et 24RM sur le menton et surtout 5E sur le mâchoire inférieur et 4E.

Pour augmenter ou préserver sa vitalité des points et presque tous des chakras : 20DM, 14DM, 4RM, 4DM et 36E.

Chaque séance était différente selon le développement de la tumeur qui grossit vite et l’état du patient qui avait de plus en plus peur de sortir. Il savait qu’il était vulnérable pour les autres et surtout pour les insectes.

Il faut savoir qu’il n’était plus capable de manger, ni de boire et ni même de faire sa toilette ! Il dépendait de moi. 

Quand à la tumeur : c’était incroyable avec quelle vitesse sa forme dure changeait. Vu l’endroit limité de la mâchoire inférieur, ça grossit vers le bas.

Il était en arrêt de traitement depuis deux semaines à cause des visiteurs.

L’état de la tumeur et le patient étaient aggravés surtout par nervosité.

Au même temps j’avais soigné le patient avec des plantes médicinales : le plantain par la bouche surtout pour favoriser les plaies et arrêter les saignements.

J’ai recommencé le traitement quotidien et introduit d’autres méthodes méditatives/spirituelles pour renforcer le pouvoir de guérison.

Pendant plusieurs séances j’avais utilisé une petite partie de l’enseignement de Bouddha de Médecin. Cette forme de méditation vient du Bouddisme Tibétain dans le ‘courant’ vajrayana. Sachant que cette méthode concerne plutôt la guérison des maladies qui ne répondent à aucune remède thérapeutique courante, mais qui ont la possibilité de les soigner par une telle pratique spirituelle, j’ai quand même choisi d’intégrer une partie de cette forme de soins sur une maladie si grave.

Cette pratique est une auto-guérison et comprend des visualisations accompagné par des textes et des mantras qui nous emmène vers l’identification avec le Bouddha de Médecin qui représente un être extrêmement pur. La répétition de cette méditation guide le patient vers des états spirituels remarquables et de par ça aussi son état de santé. Mon but était d’appliquer une telle méditation sur mon chat enfin d’augmenter ma force spirituelle et l’effet sur lui. 

Derrière de tous ses enseignements et au fond dans ma tête il y a le mantra :  

 OM SVABAVA SHUDDHA SARVA DHARMA SVABAVA SHUDDHO HAM :

       nature      pure           toutes  choses     nature     pure         soi

= Toutes choses sont pures de par sa nature.

 

1 La visualisation de Bouddha devant soi je n’avais pas fait. Mais il est accompagnée par son mantra, qui constitue de trois son : OM AH HUM.

Tous ont une couleur : OM est blanc, AH est rouge et HUM est bleu. Il faut les visualiser qu’elles irradient dans les endroits ,qui sont en plus des chakras, dans le corps : OM au 3e œil, AH à la gorge et HUM au niveau du coeur.

2 Moi, j’avais modifier la méthode et ajouter l’intention des qualités des couleur ; une forme de méditation thérapeutique yogique.

 OMblanc : pureté, vitalité, nourrissant

AH-orange : transformation, activité, mettre en mouvement 

HUM-bleu : irradier, dissiper vers l’extérieur, protection.

3 Je faisais les émissions des sons mentalement avec la visualisation des couleurs et leurs bienfaits au même temps que le manœuvre principale du deuxième cure : Bai Hui Tou Yong Quan avec Lao Gong à distance pendant une durée de trente minutes chaque jour soit entre 11h et 1h, quand le chakra du sommet est active, soit vers 19h ce qui marchait bien, quand le méridien du MC est active. Le chat restait calme pendant la séance et après il faisait son promenade. Il a aussi gagné en courage, confiance en soi et l’envie de manger malgré son handicap. 

L’initiation des séances était avec le mantra suivant :

‘Vide Ciel – Vide Moi – Vide Dai’

‘Ciel Vide – Moi Vide – Dai Vide’  3x

‘Pur Ciel – Pur Moi – Pur Dai’

‘Ciel Pur – Moi Pur – Dai Pur’ 3x

‘ L’énergie vitale entre dans la tête (sommet) de Dai et rempli tout son corps et surtout sa bouche. L’énergie pure est partout, sans aucun cellule exeptionné. Les cellules du tumeur deviennent purs (blanc) et se transforment en énergie vitale (orange). Les impuretés s’en vont vers la terre et sortent de Dai et les cellules pur guérissent et se nourrissent (bleu). L’harmonie s’installe.’

4 J’avais en plus utilisé ma respiration pour guider l’énergie vers l’endroit de la tumeur, qui avait déformé sa bouche et provoqué des inflammations et coulement de la salive trouble et des saignements.

Inspirer : pénétration de la couleur blanche dans sa bouche

Rétention : transformation des cellules en-dessous de sa langue, la joue droite et le mâchoire inférieur avec la couleur orange

Expirer : faire dissiper et enlever les impuretés  avec la couleur radiante bleue

5 Ajouté le traitement avec l’huile essentielle du santal sur des point locaux comme 23RM, 24RM et 5E.

L’effet du santal et l’infusion du sauge étaient remarquables. La couleur du grossier et l’infection dans la bouche étaient beaucoup mieux ainsi que son état physique. Il était calme et osait de se montrer dehors et chez les autres chats. Le soir il faisait des promenades !  

Après dix jours j’ai arrêté cette méditation, tout en continuant le traitement sur des points locaux avec santal et interne avec des plantes. Il n’aimait pas le touché sur son menton, 24RM, et le 23RM était devenu difficile a atteindre. Par contre les points 5E et 6E il avait aimé. J’avais ajouté le 4E à l’extrémité de ses lèvres. 

Malgré les traitements la tumeur, dure comme un rocher, restait là !

Il avait des difficultés à manger, et vu ses activités physique, il mangeait pas suffisant ; il commençait à perdre du poids. Au début c’était à son avantage.

Une troisième cure avec uniquement Bai Hui et la visualisation etc. et le traitement interne du santal et le plantain.   

La montée de la température n’était pas favorable pour lui, il était menacé par des insectes. Ce n’était qu’après le couché du soleil qu’il se montrait dehors. 

Il buvait très bien tout au long, mais le manque de la nourriture l’a rendu de plus en plus faible. J’avais continué à lui apporter de la nourriture, mais c’était devenu difficile. Il commençait à résister, même qu’il pouvait manger. Je commençais à lui donner avec force, ce que je voulais pas. C’était égoïste de continuer comme ça.

J’avais médité avec lui et cette nuit je le gardais à la maison. Le matin il n’était pas si bien. Il avait plusieurs fois vomi uniquement de la salive. Probablement le grossier dans sa bouche qui lui rendait des nausées. Ce matin on méditait ensemble sur mon lit allongés : OM AH HUM…

J’avais peur de le perdre. Mais le contact avec lui sur mon flanc et la calme m’avait aidé à surpasser la peur. Il voulait aller dehors. Ce n’était pas un bon choix car il allait se cacher dans le bois et essayer de vomir. Cela l’épuisait. Ce n’est que dans l’apès midi que je l’ai retrouvé et rentré, que je l’ai lavé et donné à boire, puis que je l’ai nourri avec de la nourriture liquide, quelques heures après sa venue. Nous avons médité ensemble. J’avais encore un petit espoir de le garder en vie en lui donnant de la nourriture liquide…

Je lui montrait la pleine lune par la fenêtre.

Le lendemain il était froid et son visage exprimait son combat de la nuit. C’était la première fois que je l’ai vu souffrir. Il était dans un état critique. Je lui ai donné de nouveau le santal. Dehors, j’avais été cherché des fleurs pour lui. J’avais compris qu’il était en train de mourir. Il avait aperçu mon cadeau. Il est décédé d’une façon adoucie. C’était son choix de ne plus continuer dans un état comme celui-ci. Mais c’était comme si nous étions allés ensemble vers sa mort. 

Remarques :

J’avais constaté que sa capacité de ronronner s’était améliorée pendant les mois de soins. Peut-être avait-il quand même une stagnation (de qi) quelque part dans sa gorge depuis l’enfance.

Vu le sujet de mon mémoire ce n’était pas prévu de traiter des animaux. Mais j’avais donné priorité à Dai. Les méthodes de soins yogiques étaient fortement présents dans ce cas. J’ai appris beaucoup. 

Après le premier soin, j’avais des fortes incertitudes et la peur pour ce qui allait arriver avec lui. L’endroit de la tumeur était loin d’être favorable. Dans la bouche et en-dessous : la voie de la nourriture et la respiration !

Pendant une nuit orageuse j’avais la révélation que : ‘ Dai restait vivant et n’ayant pas peur’…

A partir de ce moment j’avais repris la foi à mon travail avec lui. Avec courage j’avais continué et j’avais compris que c’était la seule manière de travailler sur le plan énergétique.

Avec ce type de soins j’avais essayé de modifier l’intelligence des cellules néfastes par l’intention. Une tumeur c’est une stagnation, mais au même temps une concentration de l’énergie dans un certain endroit. La tumeur prend de l’énergie à la personne concernée. Donc pourquoi pas changer cette fausse intelligence de ces cellules et la transformer en énergie vitale ?

A nouveau, quelques chakras jouent un rôle important dans le soins. En premier lieu le chakra du sommet, donc Bai Hui. Vu que ce point concerne la tête, ainsi que l’énergie de tout le corps pour tonifier et mettre en mouvement. 

Le chakra de la gorge se trouve proche de l’endroit atteint, le 14DM. Et aussi le chakra du nombril avec le 8RM, 6RM et 4DM, ne doit pas être oublié avec son pouvoir de tonifier l’énergie vitale et des reins et de débloquer la circulation d’énergie.

CAS 3 : PERTE DE MEMOIRE

Le client souffre de plusieurs déséquilibres, mais je voulais essayer d’augmenter sa capacité de mémoire en premier lieu. Il a 76 ans et a des problèmes circulatoires sanguins : des varices, taux de cholestérol élevé, de temps à temps trop de pression artérielle et il a constaté pendant des recherches cardiaques que ses artères qui nourrissent le coeur sont obstruées.

Il a souvent des mains froides, se trouve frileux et est depuis des années sourd. Après son opération cardiaque ses organes de sens fonctionnent moins bien. Pendant la nuit il fait pipi plusieurs fois. Il faut noter que toute sa vie il a bu pas mal d’alcool. Surtout la nuit le patient a des hallucinations auditives. Il est vite fatigué en faisant des activités physiques.

Sa pouls est à vitesse normale, irrégulier, large au niveau du foi et tendu au loge de la rate.

Sa langue ne sort pas beaucoup, est jaune derrière, montre des fissures horizontales est rose sans enduit au bout. Ses lèvres sont des temps en temps pourpres. 

Tableau du client :

Vu sa situation cardiaque les mucosités obstruent son coeur et un stase de sang du coeur ce qui montre ses lèvres. Qui provoquent aussi des problèmes des organes des sens et les hallucinations.

Il a un vide de yang des reins et vu sa langue, la couleur jaunâtre de sa peau et qu’il retient très mal à courte duré (mémoire) aussi un vide de yang de la rate. 

Principe de traitement :

* éliminer des stases

* clarifier l’esprit

* tonifier les reins

* libérer le coeur

* dissoudre les glaires

Perte de mémoire selon le yoga thérapeutique :

* posture sur la tête : 20DM

* posture sur les épaules : 14DM jusqu’à 18DM, 20VB et 21VB

* la charrue : idem, 1Rn, points Shu du dos 20V jusq’à 24V

* le pont : poitrine ouverte ;1p et 2P, 21Rn jusqu’à 27Rn, 14F, 17RM et 12RM, les jambes méridien de l’estomac de 36E vers 41E

* flexion vers l’avant assise : points Shu du bas du dos, méridien de la vessie sur le dos et l’arrière des jambes 40V et 57V

* idem en équilibre sur les fesses : yin tang en plus

* idem allongée sur le dos : on prend les chevilles sur 6Rt ou le gros orteils sur 1Rt ou 2Rt

* Tratak : regarder un point fixe sur le bout du nez ou le 3e œil, ou à distance

* Nadi Sodhana Pranayama avec rétention ; 20GI, chakra 3e œil : Yin Tang et tous les chakras le long de la colonne vertébrale

J’avais choisi de faire des séances deux fois par semaines. Le client a pratiqué entre temps le ‘tratak’ sur une image et le pranayama sans rétention, vu sa situation cardiaque.

1e séance :

* Si Shen Cong avec cinq doigts 5 min

* Bai Hui Tou Yong Quan 10 min

* Qi Zhen Yin Tang 10 min

* Qi Zhen Tan Zhong(17RM) et Zhong Wan(12RM) 15 min

* Xiao Gui Ji Da Zhui (14DM) 10 min

* Heng ca du Mai 10 min

Pendant Yin Tang j’avais remarqué une oscillation de la tête et des paupières 

agitées. Il s’endormait dans cinq minutes et les paupières se calmaient.

2e séance :

* Si Shen Cong 5 min

* Kai Tian Mu 5 min ; patient avait la sensation de partir de sa peau

* Qi Zhen Yin Tang 10 min ; une chaleur sur le point se répandre vers la bouche

* Qi Zhen Tan Zhong et Zhong Wan 20 min ; sensation d’une courant d’eau

* Zhi ya Jian Jing (21VB) 5 min assis

* Zhuang Ming Men Huo (4DM) 15 min

3e séance :

* Si Shen Cong 5 min

* Bai Gui Tou Yong Quan avec pression 7 min

* Zhi Ya Qiang Jian (18DM) 5 min

* Xiao Gui Ji Da Zhui  10 min

* Qi zhen Yin Tang 10 min

* Qi Zhen Tan Zhong et Zhong Wan 15 min avec huile essentielle d’eucalyptus

4e séance :

* points Shu du dos : 19V, 20V, 23V et 24V 15 min

* Zhi ya Nei Guan (6MC) et Da Ling (7MC) 10 min

* Zhi Ya Bai Hui 10 min

* Qi Zhen Yin Tang 10 min

* Qi Zhen Xuan Ji (21RM) 10 min

* Heng Ca Yong Quan 10 min

5e séance :

* Zhang Gen Tui et Rou Fa, Xiao Gui Ji Hua Tuo Jia Ji,points shu du dos :20V,

  23V et  24V 15 min

* Zhi Ya Jian Jing 5 min

* Bai Hui Tou Yong Quan 10 min

* Qi zhen Yin Tang 10 min

* Bu Pi Jing 20 min : sensation d’expansion au niveau de 20Rt

 Le client avait remarqué une sensation d’augmentation d’absorption de l’air par le nez depuis qu’il a commencé le pranayama (respiration alternée).

Il n’avait pas aperçu d’amélioration de fonctionnement de ses organes de sens. Pas non plus une amélioration du mémoire sur la courte terme. Par contre sa concentration était meilleure.

Vu son état de santé chronique, il a besoin une longue période des soins.

CAS 4 : LES REINS: FATIGUE ET DOULEURS DES ARTICULATIONS

La cliente a 54 ans et a eu une cancer au reins droit. Elle a été opérée en 2017, son rein a été retiré ainsi que surrénale droit. Depuis, elle prend quotidiennement un traitement de chimio. Elle ressent de fortes fatigues et surtout une forte perte du poids à cause de la diarrhée grave. A partir de septembre 2021, elle reçoit des perfusions tous les quinze jours par artère implantée qui ont rétabli l’équilibre digestive.

Au moment T, elle ressent toujours des moments de fatigue. Elle a repris du poids, même trop. Elle a des douleurs articulaires partout et des problèmes à marcher. La perte du reins et surrénale a provoqué un déplacement des entrailles vers ce côté droit. Cela cause aussi des douleurs. Elle a constaté que sa vue est diminué un peu. Elle est frileuse. Et parfois étouffe ‘sans raison’.

La langue est rose sans enduit et le pouls est faible, large et dominant aux loges de la rate et le foie.

Tableau cliente :

Elle a une vide de qi des reins et en plus les reins n’attirent plus d’énergie ce qui provoque le fatigue et le fait d’être étouffé sans faire des efforts physiques. Les toxines qu’elle reçoit régulièrement peuvent affaiblir le foie et se stagner au niveau des articulations.

Principe de traitement :

* tonifier les reins et surtout le yang en générale

* mettre en circulation

* stimuler la fonction des reins d’ancrer l’énergie

* tonifier (le sang) du foie

Selon le yoga thérapeutique :

1 fatigue : 

* posture sur la tête ; 20DM

* Posture sur les épaules ; 14DM, chakra de la gorge, 20VB et 21VB

* la charrue ; idem, en plus le méridien de la vessie dos et jambes, 1Rn

* flexion vers avant assise et en équilibre sur les fesses ; Du Mai, chakra racine au périnée, méridien de la vessie

* le chien tête en bas (flexion vers arrière, les fesses en hautes sur les mains et pieds ; ouverture de la poitrine 1P et 2P, 14F, méridien du Ren Mai, 8MC et 1Rn, 9DM, arrière jambes 40V et 57V

* flexion vers avant debout ; Du Mai, Vessie, 1Rn, 3RM et 4RM compression

* torsion assise ; colonne vertébrale et le thorax avec tous ses méridiens, Dai Mai, nombril, organes

* posture regroupé et en torsion ; idem, organes du ventre stimulées

* posture vers arrière sur le sommet et les pieds ; 20DM, la gorge et poitrine ouvertes Tian Tu, 1P et 2P, 17RM, 14F, 21Rt

2 rein/foie :

* posture sur la tête ; 20DM

* posture sur les épaules ; 14DM, mains sur région des reins

* la charrue ; idem, 1Rn, Vessie et Du Mai

* le triangle ; 25VB, 13F, 21Rt, arrière des jambes 36V, 37V, 40V et 57V

* flexion vers avant debout ; Du Mai, Vessie, 3RM, 4RM, 1Rn

* chien tête en haute ; ouverture de la poitrine, sur le dos des pieds, 2F et 3F, 40E etc ;

* flexion vers avant assise et en torsion ; Du Mai, Vessie, 21Rt, 14F, chakra du nombril 8RM, 6RM, du centre sexuel 3RM et 4RM et le périnée 1RM et 1DM

* flexion vers avant une jambe pliée ; 12RT, 40V et 57V, bas du dos 23V, 4DM

* idem en torsion ; 13F et 25VB, 21Rt en plusieurs

* papillon ; périnée 1RM et 1DM, 3RM, bas du dos

* grande écarte ; interne des jambes ; Rate, Rein et Foie, périnée, bas du dos

* demi bateau : sur les fesses ; le ventre 3RM- 12RM,  4DM, 23V

* torsion assise une jambe droite, l’autre pliée, sur le pieds ; Dai Mai, Du Mai, les jambes en rotation, la colonne, le thorax avec les organes

* torsion ; idem, 30VB

* posture regroupée en torsion ; idem, 1Rn, 4DM, 1P et 2P, 14F

* cobra ; poitrine 14F, 1P, 2P, Ren Mai, 8MC

* grande écarte l’avant- arrière ; 1RM, Sacrum, 37V, 40V, 12Rt

* La roue ; toutes la colonne, ouverture poitrine ; Ren Mai, Rein, Estomac, Rate, 14F, 1P, 2P

* respiration alternée avec rétention ; nadis ida et pingala, les chakras

 

Selon les srotas :

1 srotas Astivaha (squelette) :

kukundura : le sacrum : 28V

katikataruna : les hanches : 30VB

janu : genoux

manibandha (poignet)

simanta : (crâne)

2 srotas Raktavaha (circulatoire) :

hridaya : le coeur : 14RM-17RM

nabhi : le nombril : 8RM, 6RM

kurpara : le coude

brihati : omoplate : 44V

janu : genoux

lohitaksha : épaule/hanche 12Rt

sira matrika : le cou : 16TR

 

Selon les trois doshas :

Un excès de vata peut se concentré dans les articulations.

Chaque zone du corps a ses propres marmas :

* tête : adhipati : 20DM

* bras : talahridaya : 8MC

* jambes : talahridaya : 1Rn

* dos : amsa : 14DM

* hanches : katikataruna : 30VB

* abdomen et poitrine : guda (anus), basti : 3RM,4RM, nabhi:8RM, 6RM

 

Les séances se déroulent tous les une ou deux semaines.

1e séance :

* Zang Gen Tui et Rou Fa : tensions : 13V-15V et 23V-25V ; 15min

  Pendant 13V sensation au lombaire côté droite.

* Zhuang Ming Men Huo 20min

* Bai Hui Tou Yong Quan 20DM 10 min

* Zhi Ya He Gu 4GI 10 min.

  Forte circulation partout dans le corps ; sensation qu’elle a une peau extra.

* Qi Zhen Jing Men 25VB 7 min.

  Détente complète du bas du dos.

La première nuit elle a pas dormi du froid interne.

Elle se sent plus équilibrée et plus dynamique la semaine qui suivait le soin. 

2e séance :

* Heng Ca Du  Mai 10 min

* Zhuang Ming Men Huo 10 min

* Qi Xing He Fa Pang Guang Jing 40V et 1Rn 14 min

* Bai Hui Tou Yong Quan 20DM 10 min

* Zhi Ya Zu San Li 36E 6 min

* Mo Shen Que 8RM 15 min.

   Sensation désagréable, des nausées, mais qui passaient pendant la manœuvre.

Elle avait froid à l’intérieur après la séance.

3e séance :

* Da Gui Ji de toute la colonne 5 min

* Heng Ca Ming Men 10 min :

   sensation si le ventre était aspirer vers la colonne.

* Qi Zhen He Gu 4GI 10 min  

* Bai Hui Tou Yong Quan 10 min     

* Guan Yuan Tou Shen Que 4RM et 8RM 20 min :

   blocage au niveau des hypochondres/diaphragme, l’idée qu’elle ne pouvait plus respirer ce qui se passait petit à petit, encore côté droite peu bloqué.

* Qi Zhen Tai Chong 3F 10 min

4e séance :

La cliente était malade depuis deux semaines ; enrhumée. La première nuit, elle subi des cauchemars et des réveils fréquents. Le deuxième jour, elle ressent des douleurs partout, puis elle est tombée malade ; douleurs à la gorge ainsi qu’aphone pendant quelques jours et toujours des fatigues.

* Heng Ca Ming Men 5 min et 5 min immobile

* Fei Shen Xiang He harmoniser 9DM et 4DM 15 min   

* Heng Ca Yong Quan 1Rn 20 min ; Gauche froid et droite chaud

* Bai Hui Tou Yong Quan 20 min ; bien chaud

5e séance :

* massage points shu du dos et jambes arrières : 18V, 19V, 23V :

   massage entre les omoplates donnait une sensibilité au niveau de rein droite

* Qi Zhen Jing Men 25VB 10 min

* Guan Yuan Tou Shen Que 20 min

* Zhuang Ming Men Huo 4DM 20 min :

  chaleur monte le long de la colonne jusqu’à la base du cou et se répandait aussi vers la cage thoracique. 

 

Conclusion :

La personne se sent beaucoup plus en forme, moins fatiguée, n’étouffe plus ne ressent plus de douleurs articulaires.

CONCLUSION METHODE DE PRATIQUE

C’était très intéressant à faire dans plusieurs points de vue.

D’abord les séances de yoga m’a donné ‘une référence’ en plus concernant des points à choisir et aussi l’ordre à exécuter éventuellement.

Le yoga accentue le travail de la colonne du bas vers le haut.

Toutes les postures activent un ou plusieurs chakras qui sont situés autour la colonne, sur le fameuse sushumna nadi ou passe l’énergie du kundalini.

Et les chakras correspondent assez bien avec les points sur le Du Mai et le Ren Mai, aussi parce qu’il ont une dimension de trois chun. Cette pratique m’a mis encore plus éclairée sur l’importance de ces points/chakras.

Le chakra du sommet, 20 DM, était le point principal dans deux cas et important pour les deux autres. Le chakra du nombril, 8RM et 6RM ainsi que 4DM, était crucial pour trois cas, pour arrêter la diarrhée, ainsi que pour renforcer l’énergie de trois personnes et je pense que tous ses cas seraient en avantage de ce chakra.

Le marmathérapie était intéressant à découvrir, mais ça reste accessible pour ceux qui connaissent un peu les principes ayurvédiques. Malgré mes connaissances limitées dans ce domaine, j’avais quand même compris comment traiter quelqu’un selon le marmathérapie. C’est un sujet à part pour un mémoire, mais j’avais plaisir à suivre une fois la méthode de massage, et les résultats étaient là ! Dans deux cas j’ai pris en considération la constitution de la personne et de la déséquilibre ainsi que les systèmes (srotas) concernés. C’était un support extra pour l’importance des points.

En tant que praticien j’ai appris qu’il faut avoir une confiance complète en la discipline que l’on pratique même quand le cas semble être impossible à rétablir.

Il ne faut pas s’accrocher à la pensée que le cas est impossible ou presque impossible pour le praticien. Il faut y aller avec confiance, avec le coeur et une certain degré de plaisir/ confort, qui créent un état de calme pour le praticien.

C’était pour moi indispensable de continuer les séances. 

 

BIBLIOGRAPHIE

Sur le Yoga :

Yoga Dipika de B.K.S. Iyengar, Karnak, Amsterdam, 1994

Praktische Yoga (du centre de Yoga Sivananda), Het Spektrum, Baarn, 1984

Le Grand Livre Illustré du Yoga, Swami Vishnu-Devananda, Centre Sivananda de Yoga Vedanta, 1995

Médtatation et Mantras by Swami Vishnu-devananda, OM Lotus Publishing Compagny, New York, 2000

Sadhana by Swami Sivananda, The Divine Life Society, Himalayas, India

Yoga pour Tous, Desmond Dune, Paris, 1957

YOGA anatomie les muscles tome 1, Ray Long, La Plage, Paris, 2015

Sur l’Ayurveda :

Ayurvedische Massage, Harish Johari, Altamira, Heemstede, 1997

Soigner, Guérir, grâce au Bouddha de Médecin, Khenchen Thrangu Rinpoche, Edition Véga, Paris, 2008

Ayurveda, de leer der zelfgenezing, Dr Vasat Lad, Uitgeverij Schors, Amsterdam, 1992

Ayurvéda et Marmathérapie, Dr David Frawley, Edition Véga, Paris, 2021

Sur le phytothérapie et des arts de guérison  naturelles :

Gids voor geneeskrachtige planten, Uitgeversmaatschappij The Reader’s Digest NV, Amsterdam et Brussel, MCMLXXX

Encyclopedie van de Natuurlijke Geneesmiddelen, C. Norman Shealy, Könemann, Keulen, 1999

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